« M » comme Mal

Pour certains qui le commettent il peut y avoir une fascination du mal. Pour d'autres, il rebute  et il est possible que ceux - là l'aient  en horreur au point de ne jamais vouloir le commettre. Y aurait – il une logique du mal pour le mal, sans raison, fascination du mal ? Il y a le mal commis et comme en vis -à- vis le mal subi, mal envers des innocents anonymes.  Se laisser subjuguer par une volonté de faire du mal ou très mal jusqu'à l'anéantissement de l'autre relèverait – il  de la déraison, au sens d'une vraie perte de la raison, les facultés mentales n'étant plus maîtrisées ? Une philosophe contemporaine, Hanna Arendt, emploie une expression qu'il faut comprendre. Dans ses écrits après la guerre 39/45, elle parle de la  « banalité du mal » voulant ainsi souligner que le mal peut apparaître comme quelque chose de quotidien, pris dans une logique de banalisation, sans révolte, ni opposition, ni condamnation ou dénonciation du mal. La « banalité du mal » serait une certaine acceptation, une sorte d'aveuglement, qui ferait côtoyer le mal devenu comme normal, ou bien ne plus le voir parce qu'on ne veut plus le voir.  Disant cela, il faut avoir présentes à l'esprit toutes les formes possibles de mal, tous les malheurs les plus insoutenables qui ont lieu dans le monde, d'abord dans la guerre, lieu de toutes les atrocités et défoulements de violence. Bien moindres sont les maux visibles ou sournois, physiques ou moraux, avec tous les degrés d'intensité. Car le  « mal-heur »  est l'heure ou le mal frappe, selon une certaine étymologie. Malheurs de la maladie (cancer, sida, leucémie), de la souffrance physique (accidents divers) et psychique (médisances, calomnies, mélancolie ) que la société essaie de soulager ou de  neutraliser. Le mal rôde autour de nous,  n'en faisons pas un être consistant, envisageons – le plutôt comme un spectre se rappelant à nous dans tel ou tel mal/mal-heur. Refuser la « banalité du mal » serait – ce retrouver une capacité de conscience qui peut passer par des étapes :  la révolte, la colère puis un apaisement  décisif lucide parce qu'est perçue la racine des maux et qu'une lutte commence pour éviter ou réparer tout mal et lui faire échec ?

                                                                          Philos

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