« N » comme nihilisme

Nous serions selon Nietzsche au cours du deuxième siècle prophétisé par lui comme période nihiliste. Vrai ou faux ? Qu'est – ce que le nihilisme ? Séparons d'abord le « isme ». Clarifions maintenant le mot « nihil ». C'est un mot latin signifiant « rien ». Puis, rattachons – les : « nihilisme » et nous avons une vision du monde qui réduit tout à rien, vision désabusée, noire, sans horizon. Albert Camus dans L'homme révolté donne peut – être la meilleure définition : « le nihilisme n'est pas seulement désespoir et négation mais surtout volonté de désespérer et de nier ». A. Camus met l'accent sur cette faculté de décision qu'est la volonté. Existerait – il une capacité humaine, libre et consentante apte à se situer dans la négation et comme désespérant de tout ? Rien c'est le néant pour le nihiliste. Rien, c'est rien : rien de la vie, rien du bonheur, rien de l'avenir, rien des autres, rien de l'avenir, rien à attendre dans l'espoir. Que reste t – il au nihiliste ? Seulement le moment présent où « tout est permis ». A. Camus précise « A ce « tout est permis » (…) commence l'histoire du nihilisme contemporain ». Nous pouvons en repérer des traces dans nos existences enchevêtrées ou croisées. Donnons l'exemple rencontré, actuel, mais fort ancien pour ne pas dire éculé, vieillot : « ne donnons pas naissance à des enfants, rien ne vaut dans cette société ». Déjà certaines civilisations antiques disaient la même chose. Vision négationniste, nihiliste : non à l'espoir, l'espérance, non à l'avenir, non, non, non, trois fois non, ou bien « non » à la puissance mille, pour tout. Surtout non à la vie, qu'on donne, qu'on transmet. Horizon barré, vivons le présent, terne, glauque, brouillardeux, sans sommets qui émergent. Cherchez des nihilistes autour de vous, vous en trouverez plongés dans le présentisme. Vision sombre ou vérité ?

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