« G » comme gratuité

Quelques expressions anciennes nous sont connues concernant la gratuité comme « on rase gratis ». Mais dans un monde qui a chaviré vers le « tout économique » et le règne de l'argent, peut - on encore parler de gratuité ? Le bénévolat lui – même est souvent soupçonné d'intérêt personnel, ne fusse que pour son propre épanouissement bref pour soi – même. Et offrir un cadeau d'anniversaire, de mariage ? Est – ce toujours un geste gratuit ? Apparemment, un don, un cadeau sont des actes gratuits. Les recevoir, remercier et c'est tout ? Ce n'est pas si simple. Nous savons qu'un cadeau reçu implique un retour et souvent à l'équivalence, pas moindre, pas pingre. Ainsi un don suppose une réciprocité qui oblige. Un anthropologue et sociologue Marcel Mauss, étudiant les sociétés améridiennes, dans son Essai sur le Don, découvre une structure d'échange de dons entre des ethnies ou entre des chefs. Ce qui est donné implique de recevoir et en retour appelle un contre – don. Recevoir un don suppose savoir offrir un don à son tour. Alors, réciprocité sans gratuité ? Nos sociétés contemporaines ne pratiquent - elles pas ce système de « don et contre - don », comme M. Mauss le dénomme, dans de multiples domaines : la vie familiale, les relations d'amitié, les échanges commerciaux, les visites protocolaires ou non ? Il faudrait reconnaître que la gratuité n'existe pas face à ce système du don ou du cadeau qui ne serait qu'une attente de retour nécessaire et qui oblige. La vraie gratuité, est don gracieux, largesse, générosité, oubli de soi pour la réjouissance ou la joie de l'autre, sans retour, comme à fond perdu. La gratuité interroge et interpelle l'amour et l'amour soulève et propulse la gratuité.

Philos

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