« D » comme dérision

Pourquoi notre société ne rit - elle presque plus, mais « rire aux éclats », un rire franc, joyeux, plein de bonté ? Aurions – nous perdu le rire parce que nous sommes tristes, angoissés, anxieux ? C'est possible. Mais la perte du rire est plus subtile. Celui – ci a été remplacé par autre chose de bien plus complexe et fort ambigü : la dérision. Décidons – nous à les voir comme des opposés, l'un n'est pas l'autre et inversement. Ils n'ont pas la même source ni le même but visé. Le rire surgit comme un éclat, un trait d'esprit. Le philosophe Bergson le définissait comme « du mécanique plaqué sur du vivant ». Physiologie et biologie du rire ! Tournons -nous ici vers ce vivant, l'être humain contemporain ne riant plus mais se donnant à la dérision. Arrogance, suffisance, désir de puissance et de domination sur l'autre, font la perte du rire au profit de la dérision qui est moquerie cinglante et impitoyable, critique exacerbée. Une société qui confond l'esprit critique et la critique tourne l'autre à la dérision et se saborde elle – même. Chantal Delsol, analysant notre société écrit : « notre société fait mine de ne valoriser que l'anti – valeur, de tout fonder sur l'humour et la dérision ».

Travail de sape la dérision ? Oui et travail de démoralisation fondée sur la rivalité et l'obssession du pouvoir. Avec un brin de sarcasme et de méchanceté ? Certainement. Alors, que revienne le rire, et un brin de bonté est – ce possible ?

Philos

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