« B » comme « bonheur »

Notre époque est bien drôle et même ingrate : nous pourrions nager dans le bonheur et nous sommes si tristes. Aurions – nous tant de malheurs ? Car, ce qui s'oppose au bonheur c'est bien le malheur. Malheurs de la guerre, de la peste en d'autres temps, des exils pour d'autres pays. La dernière famine en France date de la fin du 19 ième siècle à Marseille. Nous avons en Europe presque soixante dix ans sans guerre, la paix ! Un vrai bonheur de vivre ? Pas si vite. D'autres malheurs rôdent dans ce bonheur inavoué : sida, cancer, décompositions de toutes sortes et recompositions laborieuses. Quoiqu'il en soit, nous aspirons à un état d'in-souci-ance, absence de soucis, un état stable et durable de vie optimale selon notre jugement et nous l'appelons « bonheur ». Cette idée de bonheur est illusoire et impossible. La vraie question est de savoir si nous pouvons être heureux tout en assumant les déboires existentiels, contrariétés, échecs, mensonges, calomnies, souffrances. Le philosophe du début du XX ième siècle, ALAIN, de son nom Emile Chartier, parle d'un « art d'être heureux » qui s'enseigne dès l'enfance. « Non pas l'art d'être heureux quand le malheur vous tombe sur la tête, mais l'art d'être heureux quand les circonstances sont passables et que toute l'amertume de la vie se réduit à de petits ennuis et à de petits malaises », écrit – il. Cet « art » devient pour Alain, un « devoir d'être heureux aussi envers les autres (…) offrande la plus belle et la plus généreuse »

Philos

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